Les 4 accords Toltèques, leçon de vie ?
- Claire Castro
- 19 mai 2020
- 21 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mars 2021
Les Accords Toltèques :
Connaissez-vous les quatre accords Toltèques ? Pour moi, c'est la base de toute communication et le premier pas vers le développement personnel.
Un tout petit peu d’histoire
Les Toltèques étaient une peuplade de l’Amérique précolombienne antérieure aux Aztèques lesquels se disaient leur descendants. Leur nom en langue nahuati (une des langues indigènes du Mexique) désigne les maîtres bâtisseurs. En effet , les Toltèques étaient supposés se trouver à l’origine de toute civilisation. Les connaissances issues de ce peuple sont à la base d’une certaine philosophie de la vie notamment à travers les quatre accords Toltèques. Ces outils sont destinés à nous aider à retrouver notre pouvoir personnel, celui qui nous permet de diriger nos vies. Ils sont capables de nous soutenir pour que nous parvenions à reprendre le contrôle de notre vie et pour nous autoriser à devenir ce que nous sommes vraiment.
Premier accord Toltèque : Que votre parole soit impeccable
En quoi le fait que votre parole soit impeccable peut-il avoir un impact sur la qualité de votre vie ? Après avoir découvert ou redécouvert notre pouvoir personnel et le rôle qu’il a à jouer dans notre vie, que faut-il comprendre ? Comment l’appliquer concrètement ? En tentant de répondre à ces questions nous nous offrons la possibilité d’une vie plus sereine. Les accords Toltèques sont des principes de bon sens. Bien qu’ils soient faciles à énoncer, ils ne sont pas pour autant faciles à respecter. Le premier ne déroge pas à cette règle. « Que votre parole soit impeccable » est peut-être le plus difficile à appliquer au quotidien. Lorsque nous entendons une opinion ou une parole, si nous sommes d’accord avec, nous allons créer un accord qui viendra s’ajouter à notre système de croyances. Puis nous agirons de manière à confirmer cet accord pour ne pas donner à notre Juge intérieur l’occasion de se manifester.
Alors que signifie une parole impeccable ? C’est une parole qui n’agresse pas, qui ne critique pas et qui ne juge pas. Une parole qui n’est ni dirigée contre moi-même ni dirigée contre autrui. Si je descends la vitre de ma voiture pour insulter le conducteur d’à côté parce qu’il m’a coupé la route, je lui envoie du poison émotionnel et je récolte en retour sa haine, sa colère ou sa honte, c’est à dire, son poison émotionnel à lui. Pire encore, les personnes qui sont dans la voiture reçoivent ce poison en pleine figue sans rien avoir demandé. Donc si je m’énerve contre lui, je me nuis à moi-même et à mon entourage. Pensez-vous qu’après l'avoir insulté, le conducteur en question se confonde en excuse ? J’ai des doutes… Peut-être qu’il suffit simplement d’être factuel et de lui dire sans laisser les émotions nous submerger « Monsieur, vous m’avez coupé la route ! vous m'avez mis en danger ! » Je ne sais pas vous, mais moi lorsque je m’énerve contre quelqu’un (oui ça m’arrive encore même si c’est de moins en moins souvent), je ne me sens pas bien ensuite, au choix :
je me sens indignée
je marmonne et je rumine
je n’arrive pas à digérer la chose
je m’en veux de mon emportement et de ne pas avoir conservé mon calme
parfois même je culpabilise parce que je me rends compte que j’ai blessé la personne
je me sens vidée ou triste …
Rien de positif en tous cas ! Les autres sont le miroir de nous-même. Si nous sommes agressif, ils le seront aussi. Si nous nous montrons conciliants, ils auront tendance à faire de même. Si nous exprimons notre gratitude nous en recevrons en retour mais si nous crachons notre colère alors nous subirons aussi les foudres des autres.
Médisances et rumeurs
Les médisances et les rumeurs sont les pires mésusages de la parole. Nous exprimons des avis sur les autres sans savoir quels sont les détails de leurs vies, sans connaître leur situation ou le contexte précis.
La rumeur se répand et distille son poison émotionnel. Comme un virus, elle est capable de détruire une personne. Il suffit bien souvent d’entendre un avis tiers sur une personne pour lui coller une étiquette alors que nous n’avons pas encore fait l’effort de la connaître ; d’ailleurs, fort de cette étiquette, nous n’avons pas envie d’en apprendre plus sur elle ! C’est ainsi que les rumeurs nous font vivre dans la peur : la peur des autres. Bannir les paroles négatives de son propre langage revient à se protéger de celles émises par les autres à notre encontre. Les paroles négatives ne peuvent nous conduire à conclure un accord que si nous sommes entraînés à les utiliser et les recevoir .
Être bienveillant envers soi-même Notre esprit constitue un terreau fertile pour les accords négatifs si nous avons l’habitude de nous parler sur le mode de la médisance. Arrêtons donc d’utiliser la violence verbale contre nous-même. Exit les « Que je suis bête : », les « Je suis cloche ou quoi ? », les « Je suis la reine des imbéciles ! » ou les « Je suis trop con ! » et j’en passe. Vous avez saisi ce que je veux dire. Arrêter de se maltraiter soi-même pour ensuite, par effet domino arrêter de maltraiter les autres. Le fait que votre parole soit impeccable par rapport à vous même se répercutera automatiquement sur les autres.
Réfléchir avant de parler Dans notre société de l’immédiateté, nous avons perdu l’habitude de réfléchir avant de parler. Nous parlons à tort et à travers. Dans le meilleur des cas nous regrettons ensuite certaines de nos paroles, mais le mal est fait : nous avons blessé l’autre et notre Juge intérieur se fait un plaisir de nous le rappeler ! Commençons par faire attention aux mots que nous utilisons : c’est difficile, nous n’avons pas été élevés ainsi. Certains diront peut-être que faire attention à ce que l’on dit c’est perdre sa spontanéité. Peut-être faut-il voir les choses différemment ? Avoir une parole impeccable c’est s’entraîner à devenir spontanément positif. Que vaut la spontanéité si elle conduit à la peur et au rejet de soi ou des autres ?
Être sincère et pertinent Soyons sincères avec nous-même et avec les autres. Ne faisons pas de compliments de complaisance, la personne qui les reçoit s’en rendra compte et recevra une charge émotionnelle négative qui ne manquera pas de nous revenir par effet boomerang. Préférons les encouragements aux compliments surtout si ces derniers ne viennent pas du fond du cœur. Lorsque vous envisagez de dire quelque chose, posez-vous les questions suivantes :
Est-ce pertinent ?
Est-ce positif ?
Est-ce un soutien pour la personne à laquelle je m’adresse ?
Est-ce susceptible de blesser l’autre ?
En fonction des réponses que vous apporterez à ces questions, vous saurez s’il vaut mieux parler ou se taire.
Utiliser le « Je » Lorsque vous avez un problème avec quelqu’un, parlez-en toujours en disant « Je », dites ce que vous ressentez personnellement, ne rendez pas les autres responsables de votre problème. Votre problème n’appartient qu’à vous, il est lié à la perception que vous avez d’une situation. Par exemple dites « Je me sens fatigué et j’ai besoin d’être au calme » plutôt que « Tu me casses la tête avec ta musique » parce que si vous étiez en forme, peut-être auriez-vous envie de danser sur cette même musique ! Tout n’est qu’une question de point de vue. N’agressez pas pour ne pas être agressé en retour.
Choisir des mots positifs Lorsque nous évoquons nos problèmes, évitons de noircir le tableau avec des mots négatifs. Le langage catastrophiste ne fera que nous enfoncer un peu plus la tête dans nos problèmes. Même sur des choses simples, nous avons le pouvoir de changer nos habitudes. Par exemple, à la question « Comment ça va ? », ne répondez pas « Ça va pas trop mal » mais dites plutôt « Ça va assez bien ». C’est le principe du verre à moitié plein opposé au verre à moitié vide. Avec vos paroles, vous créez votre vie. Alors faites en sorte que votre parole soit impeccable. Les paroles négatives vous ancreront dans le négatif. Fuyez les personnes négatives et pessimistes, celles qui ont le don de vous miner le moral : elles sont capables de ruiner votre journée d’un seul mot ! Votre parole est votre pouvoir de création. Si vous passez vos journées à vous plaindre de votre santé ou à vous lamenter sur votre travail, vous vivrez enfermés dans une bulle négative, vous renforcerez les accords négatifs qui dégradent votre qualité de vie : vous contribuerez à vous persuader que votre santé est vraiment mauvaise et que votre travail est le plus pourri qui soit. En ce point, nous pouvons rapprocher le premier accord Toltèque de la pensée positive. Les mots ont un grand impact sur notre subconscient : si vous dites « Je ne vais pas trop mal », quel est le mot clé dans cette phrase ? Mal : c’est le mot clé qui ressort, celui qui va marquer votre subconscient venir renforcer vos schémas de pensée négatifs. Si vous dites « Je vais assez bien », le sens général de cette phrase est le même que celui de la précédente mais du point de vue de notre subconscient c’est la nuit et le jour.
Résumé :
Il ne tient qu’à vous de vous construire une vie plus sereine. Commencez dès aujourd’hui à faire en sorte que votre parole soit impeccable. Vous rencontrerez des difficultés à respecter cet accord mais ce n’est pas grave, recommencez sans cesse, persévérez, c’est une question d’habitude. Souvenez-vous comme il était difficile pour vous de conduire la première fois ou bien de faire de la bicyclette. Pourtant aujourd’hui vous conduisez tout en discutant avec votre passager ou en écoutant la radio et lorsque vous faites du vélo vous n’avez pas besoin de réfléchir pour ne pas vous casser la figure. Pourquoi ? Parce que vous vous êtes laissé le temps de l’apprentissage. La démarche n’est pas différente pour que votre parole soit impeccable, c’est une question d’apprentissage. Vous verrez par la suite que les quatre accords Toltèques sont liés entre eux.
Deuxième accord Toltèque :
Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
Ce deuxième accord est intimement lié au premier accord Toltèque que nous avons déjà exploré précédemment mais cette fois, il porte sur notre perception des situations que nous vivons, notre regard sur ce qui nous entoure.
Comment faut-il comprendre ce deuxième accord ? C’est quoi une affaire personnelle ? Lorsque je fais de quelque chose une affaire personnelle, cela revient à y donner mon accord. Par exemple, si quelqu’un me traite d’imbécile et que j’en fais une affaire personnelle, je le prends pour moi et cela revient à dire que je suis d’accord avec l’hypothèse que je sois une imbécile ou au moins que j’ai des doutes et que je ne suis pas sûre de ne pas en être une ! Se sentir visé, c’est se sentir concerné, c’est là que l’affaire devient personnelle. Connaître sa valeur, une parade contre les poisons émotionnels Les gens sont responsables de ce qu’ils disent et font. Moi, je ne suis pas responsable d’eux et je ne suis responsable que de moi-même. Leurs paroles et leurs actes leurs sont dictés par les accords qu’ils ont eux-mêmes conclus et qui leurs font voir la vie et les gens d’une manière qui leur est strictement personnelle. Quoi qu’on vous dise et quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle au risque d’accepter le poison émotionnel que les autres vous envoient. Souvenez-vous que moins vous vous entraînerez à écouter des paroles qui ne sont pas impeccables, moins ces paroles auront d’effet sur vous. C’est là le lien avec le premier accord : savoir s’aimer et s’apprécier, connaître sa valeur pour que les jugements proférés par autrui restent à leur place. Voir les opinions des autres comme le miroir de leur état émotionnel Les opinions émises par quelqu’un ne font que refléter son état émotionnel.
Par exemple, un enfant va facilement manifester son mécontentement devant l'autorité. Et même s'il le dit avec ses mots (tu es méchant(e) ! dites-vous simplement qu'il dit ça parce qu'il est en colère, le poison de cette émotion négative l’envahit et ça déborde comme le lait sur le feu. Pour faire redescendre la pression, il tente de se débarrasser du poison émotionnel sur l'autre. Ne pas offrir de prise à cet assaut permet de faire redescendre la pression. Nous savons que lorsque mon enfant sera content il s’écrira : « Tu es la/le meilleur(e) Maman/Papa de l’Univers ! » De la même manière, nous laisserons cette remarque à sa place : la manifestation d’un trop plein de joie. Ce sont ses émotions, ne nous les approprions pas, qu’elles soient positives ou négatives. Dans cet exemple, il semble peut-être facile de respecter cet accord, surtout pour ce qui est des émotions négatives : vous aurez sûrement assez facilement tendance à ne pas croire vos enfants s’ils vous adressent des remarques blessantes, surtout si vous avez de bons rapports avec eux. Mais qu’en est-il de votre patron, de vos collègues de boulot, de vos voisins, voire de votre conjoint ou de toute autre relation familiale, sociale ou professionnelle ? Vous n’êtes pas forcément assurés de l’amour de ces personnes ou bien votre relation n’est peut-être pas aussi apaisée que vous le souhaiteriez. Pourtant, le processus est le même. Laissez les remarques, les reproches, les compliments ou les opinions à leur place ; considérez-les pour ce qu’ils sont : une manifestation extérieure d’un état émotionnel intérieur orchestré par le système de croyances de celui ou celle qui est en face de vous. Donc, quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle !
Éviter l’escalade vers le conflit Lorsque vous faites de l’opinion d’autrui une affaire personnelle, vous risquez de vous sentir offensé et de vouloir réagir en fonction de votre propre système de croyances. Vous irez donc au conflit et commencerez à jouer au jeu de « Qui a raison ? » Mais ce jeu est stérile : personne n’a raison et tout le monde a raison, ce n’est qu’une question de point de vue. Si votre interlocuteur émet une opinion sur vous, il le fait en accord avec son système de croyances. Pour lui, l’évidence crève les yeux : il a raison bien sûr ! Mais vous, cette opinion ne cadre absolument pas avec votre propre système de croyances : bien évidemment qu’il a tort ! Avec vos arguments bien affûtés sur la pierre solide de votre système de croyances, vous allez lui démontrer par A + B qu’il a tort et que vous avez raison. Mais lui va comparer vos arguments à son système de croyances et là, ça ne va pas coller du tout ! Comment pouvez-vous penser une seule seconde avoir raison ? Vous êtes sans doute idiot, etc … Le risque devient grand que la parole de l’un ou de l’autre ne reste pas impeccable à ce stade du débat … Il s’en suit une partie de ping-pong effrénée, laissant les deux protagonistes émotionnellement exsangues mais aussi énervés, insatisfaits ou frustrés. Il vaut mieux ne pas jouer ce genre de jeu. Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.
Garder en tête que l’opinion d’un tiers n’engage que lui Si les opinions émises vous concernaient vraiment et se rapportaient à ce que vous êtes réellement, elles seraient universellement reconnues par tous. Ce n’est jamais le cas. A la rigueur, la seule personne qui sache le mieux qui vous êtes c’est vous ! Certainement pas les autres, alors comment pourraient-ils émettre des opinions qui soient recevables ? Ces opinions ne vous concernent pas, ce sont les affaires des autres. Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle parce que vous ouvrirez les portes à la souffrance. Donner notre accord aux poisons émotionnels que les autres nous envoient revient à nous maltraiter. Si nous évitons d’en faire une affaire personnelle, nous ne serons jamais blessés par quelque attaque que ce soit. Nous n’avons pas besoin de croire ce que les gens nous disent, nous avons besoin de croire en nous, d’écouter notre cœur et notre intuition pour connaître notre valeur et ne pas nous exposer aux jugements de valeurs des autres. Intégrer ce deuxième accord Toltèque dans votre mode de fonctionnement vous procurera de la liberté et vous immunisera contre les poisons émotionnels. Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle : ne souscrivez pas d’accords qui vous enferment et vous éloignent de qui vous êtes. Soyez conscients de votre valeur.
Troisième accord Toltèque :
Ne faites pas de suppositions
Lorsque vous élaborez une supposition sur une personne, vous créez une réalité dans votre tête qui peut très vite vous amener à vous sentir blessé et à en faire une affaire personnelle (2ème accord Toltèque) Si vous prenez les choses très à cœur, il se peut même que votre parole ne reste pas impeccable (voir premier accord Toltèque) Comme vous voyez, le troisième accord Toltèque est indissociablement lié aux deux premiers. Regardons-le de plus près pour apprendre à l’appliquer et comprendre les avantages que nous avons à le faire. C’est quoi une supposition ? Une supposition est une intention que nous prêtons à une personne à propos d’une attitude qu’elle a eue ou d’un acte qu’elle a fait ou de paroles qu’elle a prononcées. Ce peut être aussi une explication que nous fournissons à un événement qui se produit ou à une situation à laquelle nous sommes confrontés directement ou indirectement. La supposition est une invention personnelle issue de notre expérience de la vie et supportée par notre système de croyance. Bien souvent, nous transformons quasi instantanément cette supposition en certitude sans même en avoir conscience. En nous appuyant sur ces « certitudes », il se peut que nous nous sentions agressés ou offensés. Du point de vue de notre Ego, nous sommes forcément visé par cette attaque car notre identité est remise en cause. Pour éviter cela, ne faites pas de suppositions. Pourquoi faisons-nous des suppositions ? L’être humain ne supporte pas de ne pas savoir, de ne pas comprendre ce qu’il se passe autour de lui. Il lui faut des explications. Cela commence très jeune avec le fameux « Et pourquoi ? » des bambins lorsqu’ils entament leur troisième année voire même avant pour certains précoces et ce n’est pas le privilège des seuls enfants. Adultes, nous avons besoin de savoir. Soit les explications sont disponibles et satisfaisantes, soit ce n’est pas le cas et le cerveau ayant horreur du vide élabore vite fait deux ou trois suppositions séduisantes pour nous rassurer devant l’inconnu ! Et là, nous nous disons que bien sûr il s’est passé ci et ça pour qu’on en arrive là ou que c’est évident qu’Untel a dit ça pour telle raison. Et nous pensons avoir tout compris : nous ne trouverons guère mieux comme recette pour souffrir ! Par égard pour vous-même, ne faites pas de suppositions. Nous sommes susceptibles d’élaborer des suppositions dans tout un tas de situations. Nous allons en passer quelques-unes en revue pour comprendre le processus à partir de cas concrets. Ne faites pas de suppositions dans vos relations aux autres. Nous supposons que les autres voient la vie de la même manière que nous. Lorsqu’ils ne réagissent pas comme nous à un événement, nous ne comprenons pas et aussitôt nous enclenchons une deuxième supposition selon laquelle ils sont méchants, bornés, égoïstes, etc.! Et voilà !! Adieu la parole impeccable ! Chacun voit la vie différemment à travers le filtre de son expérience personnelle et de son système de croyance. La supposition selon laquelle les autres sont comme nous fait que nous n’osons pas être nous-même avec les autres. En tous cas, cela n’est pas facile puisque nous supposons qu’ils voient les choses comme nous et donc nous pensons qu’ils vont nous juger comme nous nous jugeons nous-même, aussi durement et aussi impitoyablement. Nous sommes tous amenés à faire des suppositions infondées : "ils vont se moquer ! Je vais paraître bête si je fais cela !" Et le processus est enclenché, nous n'osons pas passer à l'action et c'est dommage. Combien d'occasions manquées d'avoir confiance en soi tout cela parce qu'une fois dans sa vie, nous avons subi une critique ou un malaise. vérifier le bien-fondé de ses craintes. Basée sur une supposition fausse, nous nous privons de grandes satisfactions personnelles ou professionnelles.
Ne faites pas de suppositions dans vos relations sentimentales. Dans une relation amicale ou amoureuse, nous supposons facilement que l’autre sait forcément ce dont nous avons besoin sans que nous l’ayons exprimé. Ben oui quoi ! Il ou elle me connaît si bien que je ne vais pas lui faire l’affront de lui dire ce dont j’ai besoin ! Mais l’autre a ses préoccupations du moment, ses propres suppositions à traiter (d’ailleurs, il se peut qu’il suppose que je n’ai besoin de rien!) ; il y a fort à parier qu’il ne percevra pas le besoin non exprimé ! Que va-t-il se passer alors ? Je vais en faire une affaire personnelle : s’il ou elle m’aimait vraiment, il ou elle aurait dû y penser ! Allez zou, je vais lui faire un petit reproche gentil … Sachez qu'en matière sentimentale, même un reproche "gentil" peut être mal vécu.
Réfléchissez au nombre de fois où vous commencez votre phrase par « Je suppose que tu … » Ne faites pas de suppositions, vous éviterez bien des drames. Au début d’une relation, nous avons tendance à ne voir que ce que nous voulons voir ou nous supposons que l’autre va changer par la magie de l’amour. Il n’en est rien bien sûr : l'amour et l’amitié sincères ne sont possibles qu’avec des personnes que nous apprécions pour ce qu’elles sont et telles qu’elles sont. Il est complètement illusoire de croire que les gens changent parce que vous le souhaitez. Les gens changent s’ils le décident eux-même et vous n’avez aucun pouvoir personnel là-dessus. Alors ne faites pas de suppositions de ce genre, vous vous éviterez de grandes déconvenues.
Ne faites pas de suppositions sur vous-même. Non seulement nous supposons sur les autres mais nous supposons aussi sur nous-même. Lorsque je me dis « Je suis tout à fait capable de faire ceci » ou au contraire « Je ne peux pas faire cela » : il s’agit de suppositions puisque tant que je n’ai pas essayé de faire, je ne sais pas si je suis ou non capable. Si je fais des suppositions c’est que je manque d’informations pour apprécier la situation. Je me surestime ou je me sous-estime parce que je ne prends pas le temps de me poser les bonnes questions pour savoir ce que je veux vraiment, ce que je connais d’une situation donnée ou les besoins qui sont les miens. S’il est relativement aisé de définir ce que je ne veux pas, il est plus complexe de cerner ce que je veux et pourtant, c’est nécessaire pour ne pas supposer à tort. Ne faites pas de suppositions sur vous-même, vous éviterez de prendre de mauvaises décisions.
Ne faites pas de suppositions sur les faits.
Lorsqu’un événement se produit, nous avons besoin de savoir ce qu’il s’est passé et de comprendre. Nous voulons trouver la cause au minimum pour satisfaire notre curiosité ou au mieux pour avoir une solution ou une parade à proposer. Les médias répondent à merveille à notre besoin de savoir et de comprendre ; ils nous informent des faits et supposent ensuite énormément sur le pourquoi du comment : « Il semblerait que … Selon nos sources … Mais l’hypothèse la plus probable est que … » Cela va même parfois trop loin et les hypothèses plus ou moins vérifiées ont tôt fait de se transformer en informations puis en certitudes à l’insu de notre plein gré ! D’où les bénéfices non négligeables de faire une diète médiatique dont je vous ai déjà parlé et qui permet de s’affranchir de cette avalanche de suppositions. D’autant que nous sommes très doués pour supposer tout seul comme des grands…
Quelques exemples :
Si quelqu’un ne dit rien alors que nous nous attendions à ce qu’il s’exprime, nous allons supposer sur les raisons pour lesquelles il n’a rien dit.
Si quelqu’un dit quelque chose, qu’à cela ne tienne, nous allons supposer sur ses motivations et nous lui prêterons des intentions pour justifier ce qu’il a dit.
Si quelqu’un dit quelque chose que nous ne comprenons pas, nous faisons des suppositions sur ce que cela veut dire et éventuellement, sans nous en rendre compte, nous les prenons ensuite pour des certitudes : « Untel a dit ceci » alors que c’est seulement ce que nous avons compris de ce qu’Untel a dit.
Trouver la parade anti-suppositions
Accepter les autres. Ne faites pas de suppositions selon lesquelles vous allez changer les autres. Acceptez-les comme ils sont et s’ils ne correspondent pas à ce que vous attendez, cessez la relation. Cela paraît peut-être un peu radical mais si vous persistez vous entretiendrez des relations toxiques pour vous-même.
Remettez-vous en questions. Ne croyez pas tout savoir d’une situation, évitez les a priori et les opinions basées sur des « On dit » Confrontez les avis, changez votre point de vue. Demandez-vous pourquoi les choses sont ce qu’elles sont. Soyez sûrs d’avoir tous les éléments en main avant de juger d’une situation. En résumé, prenez du recul.
Posez des questions !
N’extrapolez pas, n’inventez pas l’information que vous n’avez pas. Ne faites pas de suppositions sur les motivations d’une personne, posez-lui plutôt la question clairement et simplement : « Pourquoi tu dis que ceci… » ou « Pour quelles raisons tu as fait cela… » Demandez des explications lorsque ce n’est pas clair pour vous. Ne faites pas semblant d’avoir compris une explication : dites clairement que vous n’avez pas compris, vous risquerez moins que de laisser supposer le contraire !
Les suppositions nous empêchent justement de poser des questions. Nous avons des croyances limitantes dans ce domaine.
Si une personne aborde un sujet en votre présence, c’est bien que vous pouvez poser toutes les questions que vous voulez. Si elle ne voulait pas que le sujet soit abordé, cela dépend uniquement d’elle et elle n’en aurait pas parlé devant vous. Au pire, si elle ne veut pas répondre à vos questions c’est son droit ; mais vous, c’est votre droit de les poser. « C’est indiscret de demander... »
« Si les autres m’aiment, ils doivent savoir ce dont j’ai besoin ou comment je me sens » Un besoin non exprimé n’est jamais clair aux yeux des autres ! Lorsque nous étions nourrissons, nous n’avions d’autres choix que pleurer pour exprimer nos besoins. Besoin de câlins ? ! Besoin de manger ? Besoin de dormir ? Mais aujourd’hui nous disposons de la parole qui nous manquait tellement alors ! Ne faites pas de suppositions, utilisez votre parole pour poser des questions.
Un jeu où personne ne gagne :
« Si je crois en quelque chose, j’ai raison et les autres ont tort » Chacun voyant les choses selon son propre système de croyance, il est logique de s'accrocher à ses certitudes. Il faut garder à l’esprit que les autres ne voient pas forcément le monde comme nous et ne jugent pas les situations de la même manière que nous.
Ce troisième accord est aussi simple que les deux autres et aussi difficile à appliquer. Rappelez-vous que c’est la persévérance qui paie : mettez en pratique jour après jour et l’habitude se prendra et vous donnera de la liberté.
Quatrième accord Toltèque :
Faites toujours de votre mieux
Pour appliquer les trois premiers accords Toltèques et arriver à les mettre en place dans votre vie, vous devrez sans cesse vous dire que vous faites toujours de votre mieux pour réussir cela. En résumé, ne vous mettez jamais la pression ; se mettre la pression c’est perdre ses moyens et donc son efficacité. Voyons de plus près ce dernier des quatre accords toltèques. Notre mieux fluctue et c’est normal ! Faites toujours de votre mieux mais gardez à l’esprit que votre mieux fluctue en fonction du temps qui passe et de votre état personnel. Par exemple, il se peut qu’aujourd’hui je me réveille particulièrement en forme et que je me sente prête à déplacer des montagnes. Si je fais de mon mieux aujourd’hui, la barre sera très haute, je serai très performante. Si par contre, j’ai mal dormi, alors mon mieux sera incontestablement plus bas : c’est ainsi, c’est tout à fait logique et normal. Il nous est impossible d’être performant de façon constante tous les jours, nous ne sommes pas des machines ! Si nous sommes en bonne santé, lorsque nous ferons de notre mieux, nous serons plus efficace que quelqu’un de malade. Mais si nous rencontrons une pathologie, alors notre mieux se trouvera amoindri. Faites toujours de votre mieux dans tout ce que vous faites en fonction de vos capacités du moment et en fonction des moyens dont vous disposez. Faire mieux que mieux : c’est pas mieux ? Si j’en fais trop, je vais devoir mobiliser de l’énergie supplémentaire. Or je ne dispose pas de cette énergie sinon je n’en ferais pas trop, je ferais simplement de mon mieux avec l’énergie dont je dispose. Donc, si j’en fais trop, je vais dépenser des réserves d’énergie qui vont ensuite me manquer. Cette façon d’agir est un leurre qui ne dure qu’un temps. Elle donne l’illusion d’être plus efficace mais conduit tout droit à l’épuisement. Cela peut prendre un temps plus ou moins long selon le niveau de vos réserves ; mais à terme, vous vous casserez la figure. Vous tomberez en panne sèche d’énergie. Aujourd’hui on appelle ça le burn-out… c’est tout simplement l’épuisement physique et psychique par lequel l’individu se sent littéralement vidé de toute sa force vitale. C’est un mode de fonctionnement en sur-régime qui conduit à la catastrophe. Faites toujours de votre mieux et ce sera bien suffisant. Ne vous mettez pas la pression, vous éviterez de vous mettre en danger.
Si j’en fais moins que mon mieux, ça va encore ? Si j’en fais un peu moins que ce que je sais être mon mieux, je m’expose à connaître soit la frustration, soit les regrets. Lorsque je fais moins que mon mieux, je le sais et je risque de réveiller brusquement un personnage que je vous ai présenté dans le premier article de ce dossier sur les accords toltèques : le Juge intérieur ! Vous le savez, celui-ci ne rate jamais une occasion de nous juger très sévèrement pour faire de nous de malheureuses victimes. Que pensez-vous que mon comportement lui inspire lorsque je fais les choses au rabais et non pas de mon mieux ? Il va se déchaîner : « Franchement, tu ne t’es pas foulée sur ce coup là ! J’appelle ça bâcler et tu le sais bien. Tu devrais avoir honte ! Tu n’as pas fait ce que tu aurais pu faire ! Tu n’as pas fait de ton mieux. Tu es vraiment minable ! Je te condamne à ne pas profiter du temps gagné si crapuleusement : tu vas traîner ta culpabilité et tes regrets, ça t’apprendra ! ...» Le Juge intérieur est très loquace, donc je coupe court pour ne pas vous ennuyer ! Faites toujours de votre mieux et vous ferez ce que vous pouvez faire sans hontes ni remords.
Mon interprétation personnelle pour apprivoiser cet accord :
Suivez vos envies ! Faites toujours de votre mieux, ainsi vous agirez parce que vous en avez envie et non pas pour en tirer une récompense. Si vous faites quelque chose parce qu’il faut le faire, vous ne ferez pas de votre mieux. Agissez pour le plaisir, aimez ce que vous faites et vous vous amuserez constamment. Ce sera une récompense que vous n’attendiez pas !
Acceptez-vous ! Faites toujours de votre mieux et vous apprendrez ainsi à vous accepter et à vous aimer. Nous avons vu ensemble l’importance qu’il y a à s’aimer soi-même et à connaître sa valeur pour ne pas faire une affaire personnelle de ce qui nous arrive. S’accepter, c’est aussi apprendre de ses erreurs et progresser, c'est aussi apprendre à s'aimer sans jugement, avec bienveillance, en s'accordant le droit à l'erreur et à ne pas être parfait.
Sortez de votre zone de confort, soyez vivants ! Passez à l’action, n’ayez pas peur d’exprimer qui vous êtes. Autorisez-vous à faire ce que vous voulez faire. Si vous doutez de réussir quelque chose mais que vous en avez réellement envie, dites « Je m’autorise à faire ceci », c’est un propulseur capable de faire sauter la plupart des verrous posés par nos croyances limitantes.
Vivez dans l’instant présent ! Le passé est passé, laissez-le aller, ne vous y accrochez pas sinon vous risquez de laisser filer le présent : ainsi, vous aurez tout raté et vous n’aurez pas connu le bonheur. L’auto-flagellation ne sert qu’à nous transformer en morts-vivants. Cessons cela et apprécions notre vie.
Conclusion : faites toujours de votre mieux mais pas plus !
Les trois premiers accords toltèques sont liés à ce quatrième. Faites toujours de votre mieux pour que votre parole soit impeccable mais ne vous mortifiez pas lorsque ce n’est pas le cas. Il y aura toujours des moments où vous déraperez : lorsque vous êtes fatigués ou que vous accumulez trop de tensions. Ne vous jugez pas, dites-vous toujours qu’étant donné les circonstances, vous avez fait de votre mieux. Soyez bienveillants envers vous-même et vous apprendrez de vos manquements.
Soyez à votre écoute et utilisez vos erreurs comme des messages : par exemple, si votre parole a dérapé parce que vous étiez stressé, dites-vous qu’il est sans doutes temps pour vous de lever le pied, de prendre l’air ou simplement de prendre du temps pour vous afin de diminuer le niveau de stress et de vous remettre dans des conditions favorables. Faites toujours de votre mieux pour ne pas faire de ce que vous entendez ou de ce qu’il vous arrive, une affaire personnelle ; mais ne soyez pas sévère et ne vous flagellez pas lorsque vous vous apercevez que vous êtes tombés dans le panneau ! Il y aura toujours des moments où vous vous sentirez agressés ou offensés ; mais de grâce, ne donnez pas du grain à moudre à votre Juge intérieur en vous blâmant à ce propos. Dites-vous simplement que vous avez fait de votre mieux et essayez plutôt de comprendre votre réaction épidermique en terme de besoins non satisfaits.
Lesquels de vos besoins n’ont pas été comblés dans cette situation qui vous a conduit à prendre les choses personnellement ? Selon Marshall Rosenberg, le père de la communication non-violente, toute forme de violence quelle qu’elle soit correspond à un besoin non satisfait. « La violence, quelle que soit sa forme, est une expression tragique de nos besoins insatisfaits » Faites toujours de votre mieux pour ne pas faire de suppositions. Il vous arrivera d’en faire parce que le besoin de savoir est tellement grand ; mais lorsque vous en ferez ne vous condamnez pas ! Soyez indulgents et laissez-vous le temps de l’apprentissage dans la bienveillance.
Ainsi se termine ce dossier sur les quatre accords toltèques. J’espère vous avoir apporté les clés nécessaires à leur mise en pratique et je souhaite que ces outils vous aident à transformer votre vie positivement pour vous amener à plus de bien-être.

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